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Vers, cola, éléments métriques, période

lundi 7 avril 2008

Rappel de quelques fondements de la métrique.

Dans la strophe

Ce qu’on appelle communément le vers grec recoupe plusieurs réalités que recouvrent plusieurs noms en fait.

Les côla, ou membres, sont ces morceaux de vers que les éditeurs antiques ont isolés dans leur présentation des vers lyriques, de longueur inégale. Ces côla apparaissent là où il y a des césures. Comme ces césures ne sont pas généralisées d’une strophe à l’autre, les côla sont parfois de longueur inégale. Commodes pour présenter le texte, ils n’ont aucune valeur rythmique ou métrique.

On parle aussi de côla pour désigner les parties d’un hexamètre dactylique, ou désigner les membres d’une période oratoire.

Ils ne correspondent pas toujours aux éléments métriques que les modernes analysent dans la période, et qui le plus souvent sont liés les uns aux autres par la synaphie syllabique.

Ces éléments métriques soudés par la synaphie syllabique forment un ensemble plus grand que l’on appelle période.

La période se termine obligatoirement par une fin de mot suivie d’une pause, et on y rencontre souvent une catalexe (c’est-à-dire une contraction du pied ou du mètre final), un hiatus ou une brève en place de longue (brevis in longo), mais jamais de manière obligatoire. Un changement rythmique peut se produire entre deux périodes.

La période est constituée d’un élément métrique au moins.

On le voit, le terme de vers n’a pas de place dans cette terminologie, sauf à le prendre comme synonyme de la période. On parle parfois de vers-période.

Toutefois, il existe des éléments métriques autonomes, non reliés par la synaphie syllabique, mais par une synaphie prosodique. Il en va ainsi des éléments dactyliques acatalectes. Jean Irigoin a proposé d’appeler ces éléments des "vers". Ils se terminent par une diérèse, mais n’admettent pas de pause.

La distinction en côlon, vers et période n’est donc pas toujours absolue. Un côlon indépendant peut à lui seul constituer une période.

C’est sans doute pour cette raison que dans son analyse des constituants de la strophe, Jean Irigoin, après avoir tout tenté du point de vue du vers, ou du côlon, et de ses frontières, a cherché à dégager des équilibres numériques à l’intérieur de la strophe, comme en témoignent notamment les analyses contenues dans son édition de Bacchylide.

Une strophe est une unité métrique récurrente qui se compose d’une ou plusieurs périodes. Un stique est une unité métrique récurrente comprenant une seule période.

Dans le stique

A l’intérieur d’un stique, comme l’hexamètre, cette côlométrie s’applique également. Mais l’analyse est le plus souvent faite au nom de la stylistique.
Les critères métriques ne sont pas forcément syntaxiques.
La syntaxe permet de dégager des côla par groupes de mots, indépendamment des problèmes de synaphie.
Dans l’analyse de l’hexamètre, les stylisticiens ne voient pas la même chose que les métriciens. Les rythmiciens tentent d’articuler ces deux aspects que sont le langage et la forme.

Ph. Brunet

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